Maître Lee Won Kook ( 04/13/1907 - 02/02/2003)
Fondateur de l'école CHUNGDOKWAN
initiateur du Taekwondo moderne

Nous avons retranscrit sur cette page une interview accordée par maître Won Kuk Lee Won Kook (Won Kuk Lee) à Lee Kang Seok,  correspondant pour la revue américaine « Tae Kwon Do Times » et enseignant de Tae Kwon Do. Le texte retranscrit dans sa totalité, sans ajout ni omission, a été publié dans l’exemplaire du « Tae Kwon Do Times », volume 17, numéro 3 du mois de mars 1997. Les images proviennent du même article.  
TKDT : Il est quelque peu surprenant de découvrir que l’homme que l’on considère comme le père du Tae Kwon Do moderne et un ancien employé du gouvernement coréen habite aux Etats-Unis.
W.K.Lee : Ma femme et moi avons émigré aux Etats-Unis en 1976 à l’invitation du général William Westmoreland qui commandait les troupes américaines au Vietnam. Le général était un de mes étudiants dans les années 60 lorsque j’étais instructeur de Taekwondo pour l’armée américaine. Comme vous pouvez le remarquer, le général m’a rendu certains services en témoignage de l’estime qu’il avait pour moi. J’ai rencontré des difficultés pour obtenir un visa d’immigrant la première fois que j’ai formulé une demande à l’ambassade américaine, en raison de mon casier judiciaire en Corée. Mais dès que le général les a contactés, ils ont fait au plus vite.

TKDT :   Vous avez du enseigner à beaucoup d’autres personnalités au cours de votre carrière dans les arts martiaux ?
W.K.LEE : En effet, j’ai eu de nombreux étudiants au fil des années. On peut les retrouver aux quatre coins du monde aujourd’hui. Parmi ceux que vous êtes susceptibles de connaître, il y a
Un Kyu Um (le vice président du Kukkiwon ), Jae Chun Ko, Chong Myung Hyun, Chun Ki Paek, Chong Lim Woo, Pong Seok Kim, Seok Kyu Kim, Sang Hoon Lee, ancien ministre de la défense de la république de Corée, et Jun Yoo Eung.
 

TKDT : De nos jours les enfants coréens débutent l’apprentissage du Tae Kwon Do sous la forme d’un cours d’éducation physique à l’école. Vous avez grandi sous la période de l’occupation japonaise pendant laquelle la pratique des arts martiaux était interdite aux coréens. Comment êtes vous entré dans le milieu des arts martiaux ?

W.K.LEE : Autrefois, l’enseignement des arts martiaux débutait à l’adolescence ou vers 20 ans. Je faisais parti d’ un groupe qui s’intéressait aux arts martiaux lorsque j’étais jeune. A cette époque, je me suis rendu à An Gup Dong, une rue de Séoul où j’ai rencontré un certain Monsieur Kim.  A ce moment, il m’a paru très âgé mais en fait il n’avait que la soixantaine. Il m’a raconté qu’il y a environ 80 ans (c’est-à-dire avant l’occupation japonaise), il y avait trois styles différents de combats coréens traditionnels appelés Tae Kyon et enseignés dans le parc Chang Chung Dong en ville. L’enseignement a continué pendant un certain temps, mais il y a eu un certain nombre de membres de gangs qui l’ont utilisé à mauvais escient, donc le gouvernement mis fin à l’entraînement. Le ministère de la culture coréenne possède une histoire illustrée du Tae Kyon. Bien sûr, lors de l’occupation japonaise il était interdit d’étudier ou d’enseigner les arts martiaux, cela incluant le Tang Soo Do, de style coréen. Lorsque je suis parti à l’ université au Japon il y a soixante dix ans, la pratique du Tang Soo Do y était très populaire. J’y portais beaucoup d’intérêt moi-même. Lorsque j’étais à l’ université, j’ai pratiqué le Tang Soo Do et j’ai réalisé qu’il était très important de posséder les connaissances de base qu’il apportait. Je me suis rendu compte que l’on nous refusait l’accès à l’histoire et l’héritage des arts martiaux de la nation coréenne. Cela m’a profondément touché. Etant hors de Corée, j’étais autorisé à étudier les arts martiaux chinois et coréens. Etant jeune, j’ai visité les lieux importants des arts martiaux, comme le lieu de naissance du karaté à Okinawa, les centres du Kung Fu à Henan et Shangai en Chine, et d’autres lieux. J’ai étudié le Karaté avec maître Sensei Hunagoshi, fondateur du Karaté Gojurhu et héro de la nation japonaise. En rétrospective, les principales différences entre le Tang Soo Do, le Karaté et le Kung Fu consistent en la manière dont les points de pression sont utilisés et attaqués. Lorsque je  voyageais dans le cadre de mes études d’arts martiaux, je n’ai jamais pensé que la Corée puisse être un jour indépendante du Japon. Je voulais retourner en Corée et enseigner les arts martiaux aux coréens. Lorsque je suis rentré en 1944, une année avant l’indépendance, j’ai formulé une demande auprès du gouvernement occupant pour être autorisé à enseigner le Tang Soo Do. J’ai insisté mais le gouvernement a rejeté ma requête à deux reprises. La troisième fois, ils ont accepté. J’ai enseigné le Tang Soo Do pour la première fois en Corée au gymnase de l’école de  Yung Shin, du district de Ok Chun Dong à Séoul.


Photo: Grandmaster Lee, debout, et son élève
Gen. Choi Hong Hi, derrière, fondateur du
Taekwondo ITF

TKDT : alors vous enseigniez déjà les arts martiaux en Corée avant l’indépendance ?
W.K.LEE   : En effet. Lorsque l’indépendance a été proclamée (le 15.08.1945) des troubles politiques et sociaux ont éclaté à travers le pays. Nous avons traversé des moments difficiles. Les gangs et les groupes politiques s’affrontaient dans les rues. Certains gangs utilisaient le Tang Soo Do comme technique de combat, donc le gouvernement a essayé de décourager l’enseignement du Tang Soo Do de la même manière qu’ils l’avaient fait après la dérive du Tae Kyon. Le gouvernement a interdit d’enseigner le Tang Soo Do quand cela impliquait l’utilisation d’équipements publics comme les écoles.

TKDT : A ce moment là en Corée, il n’y avait pas de pratiquant d’arts martiaux professionnels. Le maître gagnait sa vie en ayant une autre profession et enseignait à des élèves qu’il choisissait lors de son temps libre. Donc le Tang Soo Do était une organisation à but non lucratif qui était associé à une école ou une église un peu comme les Scouts le sont aux Etats-Unis de nos jours.
W.K.Lee : c’est juste. Lorsque le gouvernement a retiré son aide, j’ai été capable de conserver mon école en trouvant d’autres lieux pour enseigner. C’est à ce moment que j’ai établi le Chung Do Kwan  au temple Tae Go (Tae Go Sa en coréen) à Séoul.
Nous avons été forcés de déménager pour Kwan Yung Kwan, l’école chinoise de Hwa Kang à Séoul qui n’était pas sous le contrôle du gouvernement. Nous avons ensuite déménagé au n°80 du district
Kyun Ji Dong à Séoul. Nous n’avons pas eu d’aide financière, mais j’ai utilisé mes propres fonds et ai cherché des contributions pour promouvoir le Tang Soo Do. Les cours étaient populaires et beaucoup de personnes étaient intéressées à recevoir cet enseignement. Nous devions faire attention à recruter uniquement les meilleurs étudiants et les plus motivés, particulièrement en raison de la mauvaise image que les gangs avaient donné au Tang Soo Do. Les étudiants que nous avons gardés incluent certaines des personnalités les plus prééminentes du Tae Kwon Do moderne. Nous avons travaillé dur pour maintenir la qualité de l’enseignement, et de nos étudiants, ainsi que pour promouvoir le Tang Soo Do comme une influence positive dans la société coréenne. Nous avons créé le système de grades coréen avec les différents clubs et dans. Notre principal objectif a été d’instiller de la discipline et de l’honneur chez les jeunes gens laissés sans valeurs morales fortes en ces temps de trouble. Un an après avoir eu l’autorisation d’enseigner, nous avions convaincu le gouvernement que le Tang Soo Do était bénéfique, et nous avons eu à nouveau une aide financière de la part des institution publiques pour notre programme. Enfin, en 1947, au stade YMCA de la ville de Séoul à Chong Lo Ku, nous avons effectué une exposition sur les arts martiaux. La réaction du public a été énorme. Les gens partout voulaient faire du Tang Soo Do. Les employés du QG de la police coréenne nationale, les étudiants de l’ université de Séoul, les militaires,et les forces de polices ont tous commencé à pratiquer le Tang Soo Do. Finalement, le gouvernement a fait de l’aide au développement du Tae Kwon Do une priorité nationale.

TKDT : Du fait que votre groupe recevait beaucoup d’attention au niveau national, était-il impliqué en politique ?
W.K.LEE : Involontairement. A ce moment là, le QG du Chung Do kwan comportait 5000 membres. Par le biais de Cae Yun , le chef des forces de police nationale coréenne, le premier président de la Corée moderne,
Syngman Rhee, a exigé que tous les membres du Chung Do Kwan fassent une demande d’adhésion au parti républicain coréen. En échange de cette adhésion, je me suis vu offrir le poste de ministre de l’intérieur. J’étais préoccupé par le fait que la volonté du président de faire adhérer ces 5000 membres au parti du président n’émanait pas d’une volonté de justice, donc j’ai décliné poliment l’offre. Dès que j’ai rejeté l’offre, j’ai été arrêté et accusé par le gouvernement d’être le chef d’un groupe d’assassins. Ma femme et ma famille, mes étudiants Duk Seong Son, Yung Taek Chong et d’autres ont été battus, torturés et lynchés par le gouvernement. Nous étions des candidats à la mort car nous n’avions pas accepté de soutenir le gouvernement de manière aveugle, sans égard à leur objectif. Le secrétaire du président Lee , Chang Jun Yu, a obtenu notre libération en 1950. Une fois libérés, notre situation en Corée était toujours inconfortable. Ma femme et moi avons donc fui au Japon en tant que réfugiés politiques.

TKDT :C’était l’année où le conflit entre la Corée du nord et la Corée du Sud a éclaté.
W.K.Lee : Oui, le 25 juin 1950, la guerre a éclaté, avec Kim il Sung comme chef des forces communistes contre le gouvernement du président Syngman Rhee. Dès que la guerre a débuté, ce fut le chaos dans tout le pays… Ma famille a fuit à Pusan Citan, dans l’extrême sud de la Corée, près du Japon. La maison familiale (d’une valeur de 6000000 de dollars aujourd’hui) et la plupart du patrimoine a été perdue. Livrés à eux même, la plupart de mes étudiants ont fondé leur propre système d’instruction -- Ji Do Kwan, Jung Do Kwan, Moo Duk Kwan et autres. Beaucoup de différents Kwans ont été établis sans qu’il existe de système d’unification. Cela m’ a bouleversé. Pendant la guerre Yun Jun Yoo, l’un de mes instructeurs chef, a disparu pour réapparaître ensuite en Corée du Nord. Il a largement assuré la promotion du Tae Kwon Do dans le nord. L’ambassadeur russe en Corée du sud m’a informé que la Corée du Nord connaissait une avancée énorme du Tae Kwon Do. Après la guerre, quand Yun Jun Yoo a découvert que j’étais toujours vivant et que j’étais rentré en Corée, il m’a envoyé ses remerciements avec une photo de ses étudiants et des informations sur les événements récents. Il a essayé de m’amener à revenir en Corée du Nord et a associé mon nom et ma réputation au Tae Kwon Do du nord. J’ai reçu une invitation du président de la Corée du Nord Kim Il Sung, mais je n’étais pas intéressé à vivre dans le nord en raison de mon sentiment anti-communiste fort.

TKDT : est-ce vous qui avez créé le nom Tae Kwon Do ?
W.K.Lee : En fait, cela est arrivé lorsque j’étais en exil. En 1952, mes étudiants ont fait une démonstration pour le président Syngman Rhee. Lors de celle-ci, le président a fait référence à leur art martial en tant que « Tae Kyon ». Plusieurs participants, incluant l’instructeur en chef de Chung Do Kwan Central Eun Kyu Um (maintenant vice président du Kukkiwon), Chong Myung Hyun, Jae Chun Ko, WanKi Paek, Hong Hee Choi (actuellement président de la fédération internationale de Tae Kwon Do), et d’autres ont senti qu’un nouveau nom était nécessaire pour l’art martial, reflétant ses origines coréennes sans toutefois refléter l’association que le Tae Kyon

avait avec sa pratique par des membres de gang. Le Nom Tang Soo Do signifie ‘l’art Tang par la main’ et est associé avec la dynastie chinoise des Tang. Les étudiants ont consulté un livre d’étymologie coréenne et ont créé le nom « Tae Kwon Do ».

 

TKDT : vous faîtes apparaître le Tae Kwon Do comme un mouvement quasiment religieux.
W.K.LEE : Les arts martiaux ont un long passé d’association avec les religions. Les Tae Kwon Doistes et le public en général ne connaissent que les généralités concernant les origines et le développement du Tae Kwon Do. L’évolution pas à pas n’est pas connue car le Tae Kwon Do a été influencé par beaucoup de maîtres au cours des siècles alors qu’ils enseignaient leurs propres variations des techniques de base à leurs étudiants. Il n’y a pas d’archive exacte sur qui a fait quoi pendant ce processus qui a duré 2000 ans. Les écrits portant sur des aspects spécifiques du développement du Tae Kwon Do ont été rares jusqu’à récemment. 


Photo: Grandmaster Lee photographié avec ses élèves(YMCA Seoul)

Avant la naissance des arts martiaux, les systèmes de combat chinois Asredaco, Obeche, Ajato, et Huardo étaient les avant-gardistes de styles de combat développés par la suite par les moines bouddhistes et leurs disciples. En l’an 600 avant JC, Le Ki Sa Do était l’art de combattre sur le dos d’un cheval avec un bouclier et une lance. J’ai lu des choses là-dessus dans un livre d’ « Oxford Press » sur l’histoire du sport. Lorsque le Tae Kwon Do est né, il avait des aspects aussi bien religieux que martiaux. Le bouddhisme en particulier était en interaction avec le Tae Kwon Do. Il y a beaucoup de références historiques quant à ces liens. Il y a longtemps, les moines bouddhistes voyageaient en Asie pour propager leur religion. Où qu’ils s’arrêtent, ils rencontraient des résistances de la part de disciples d’autre religions. Parfois, cette résistance prenait la forme de violences contre les moines et leurs temples. Ils ont du développer des techniques de self-défense pour pouvoir repousser ces attaques. En tant que gardiens de leurs religions, ils devaient s’entraîner à ces techniques de combat, apprendre et pratiquer tous ensembles dans les communautés monastiques. Le célèbre moine indien Sa Chun Chuk ou Tal Ma Tae-sa( le grand moine) est connu pour être l’auteur du Tang Soo Bup Jo, connu comme le premier texte existant sur les arts martiaux. Tan Soo Bup Jo contient beaucoup d’informations sur cette période. Il y a environ 1800 ans, Tal Ma Tae-Sa est venu en Chine lorsque le pays se composait d’une multitude de royaumes, l’un d’entre eux était le royaume Tang (Dynastie Tang, 618-907). Tal Ma Tae-sa était l’enseignant de Yang Mu Jae qui a construit le fameux temple bouddhiste Shaolin (Sorim Sa en coréen), situé dans ce qui est aujourd’hui la province de Henan. Beaucoup des convertis de Yang Mu Jae ont arrêté l’entraînement bouddhiste considéré comme trop éprouvant pour leur esprit et pour leur corps faible. Se rendant compte qu’un bon corps et un bon esprit rendaient tout possible, Yang Mu Jae a organisé des entraînements de Yeok Kun Kyung, (pour développer la force). Il a fait cela pour aider ses disciples à atteindre une force physique et mentale leur permettant de poursuivre sur la voie bouddhiste. Plus tard, les moines du temple de Sorim  ont développé leur propre art martial, le Sorim Sa Kwon Bup. Le temple Sorim est toujours connu aujourd’hui en temps que lieu d’entraînement pour le Kung Fu. Le temple possède des tableaux anciens montrant la découverte de Yang Mu Jae et l’entraînement aux arts martiaux. C’est pour cela qu’on peut dire que les contributions notables de Tal Ma Tae-sa se trouvent aussi bien dans les arts martiaux que dans la religion. A cette époque, les techniques individuelles du combattant étaient  développées à un tel extrême qu’on pourrait presque ne pas y croire. Chaque combattant aiguisait  ses propres techniques de combat. Ils protégeaient leurs temples en utilisant des techniques d’arts martiaux fascinantes. Ils s’entraînaient de manière constante et dispensaient leur savoir partout. Selon un ancien livre, le So Ji Rok, les moines de Sorim Sa ont développé leurs techniques de self défense pour protéger leur temple dès la dynastie Tang et jusqu’aux dynasties Mal, Sung, et Myung. Ces techniques incluaient des techniques de self-défense et des formes venant du  Sanjin, Saensun, San Saero, Subarin Baei, Da Chang, Kung Fu, et du Huang Pae. Ces noms sont tous associés au Bouddhisme. Sous la dynastie Tang, différents systèmes d’arts martiaux ont été développés. Des compétitions avaient lieu pour déterminer quel combattant serait récompensé par l’empereur lui accordant le titre de de "Moo Bok Won", c’est-à-dire de meilleur pratiquant des arts martiaux du territoire. Un autre titre était celui de "Nui De Won." Ces histoires nous sont parvenues grâce au Mu Bi Gi, un document historique de la dynastie Ming.

TKDT : êtes-vous satisfait par l’enseignement actuel du Tae Kwon Do ?
W.K.LEE : je suis préoccupé par le fait que l’entraînement de base est souvent négligé. On devrait insister plus sur des techniques de base : l’équilibre, la concentration, le développement de la force, habituer aux zones de frappe, la posture. Ces lacunes inhibent souvent l’évolution des élèves en tant qu’art-martialistes. La maîtrise de la base rend facile l’apprentissage des techniques plus avancées. Peut être que ces lacunes sont dues au fait que l’entraînement puisse débuter lorsqu’on est encore enfant. Auparavant, les élèves commençaient l’apprentissage des arts martiaux en tant qu’adolescents ou jeunes adultes, ce qui rendait plus facile le fait de se concentrer sur les bases sans que cela n’entraîne de fatigue mentale. Je pense que les qualités mentales requises pour le Tae Kwon Do se dégradent. Il y a un manque de préparation, de sérieux, d’engagement. J’ai visité beaucoup d’écoles. Beaucoup semblent se concentrer d’abord sur le fait d’élaborer un programme divertissant pour les élèves plutôt qu’un entraînement sérieux aux arts martiaux. Beaucoup n’ont pas d’entraînement aux mains, d’entraînements à l’attaque au couteau, d’entraînements avec un pas de compétition et avec trois pas de compétition. Parfois on sacrifie à la forme du mouvement la vitesse. Sans le contrôle de la respiration et avec comme seul point de concentration la vitesse, l’équilibre  est perdu et l’élève montre uniquement un manque de maturité. De la même manière, on se focalise trop sur les techniques de coup de pied dans la plupart des écoles. C’est un autre manque de maturité. La conséquence est que la plupart des élèves ne maîtrisent pas assez les techniques des mouvements de base comme les positions ou les blocages. Encore une fois, il faut plus se concentrer sur la base. Une partie du problème est que l’enseignement manque souvent de clarté. Les élèves ont besoin d’adopter une attitude adaptée face à l’enseignement, mais les techniques doivent également être montrées clairement. Les étudiants doivent répéter les mouvements, et les instructeurs doivent exiger une bonne technique. Les gens doivent montrer leur respect pour l’ordre naturel de l’
univers par leurs manières, leur état physique et leurs actions. Lorsqu’ils utilisent les techniques du Tae Kwon Do, Les êtres humains ont la possibilité d’utiliser chacun des 380 points vitaux de leur corps pour atteindre un équilibre avec la nature. Cet équilibre ne peut être atteint et maintenu que par un entraînement constant, ce qui requiert un engagement de la part de l’élève et une approche sérieuse. Chaque mouvement doit être pratiqué de manière systématique, encore et encore. Les règles et le fonctionnement des techniques doivent être internalisés par l’élève, ensuite la technique devient partie intégrante de l’élève en tant qu’être, afin d’être utilisée sans hésitation et sans regret. L’enseignement créatif est la clé. En fin de compte, tout art-martialiste deviendra vieux et perd sa force physique selon un degré plus ou moins important. Avec une technique perfectionnée, une grande force physique n’est pas absolument requise pour exécuter le mouvement. Je crois que la fragmentation du Tae Kwon Do en de nombreux Kwan est au final dangereuse. Je préfèrerai l’unification des Kwan et des techniques. L’amélioration des qualités techniques requiert un entraînement strict. Sans un entraînement particulier, il ne pourra pas y avoir d’amélioration de la qualité des arts martiaux. C’est pour cela que je recommande un enseignement dur. Je souhaite voir une organisation d’enseignement difficile dévouée à l’amélioration des techniques. Mon espoir le plus sérieux est qu’une université du Tae Kwon Do soit établie un jour. Celle-ci aurait pour mission de promouvoir un enseignement en profondeur et l’amélioration des techniques.

TKDT : que pensez vous du Tae Kwon Do en tant que sport ?
W.K.LEE : au début je pensais que la reconnaissance du Tae Kwon Do en tant que sport olympique serait un problème pour le Tae Kwon Do tout entier mais maintenant je ne pense pas qu’elle ne cause de dommage si le mouvement actuel est accompagné par l’esprit des arts martiaux. Si l’attitude qui consiste à vouloir gagner à tout prix vient à se répandre, alors ça sera désastreux. La maîtrise des techniques de base est tout autant importante donc j’espère que ce sera un facteur de poids pour juger. Avec plus de 130 pays impliqués dans le développement du Tae Kwon Do, l’impartialité des arbitres dans les compétitions internationales est la clé. Si les décisions sont justes, alors le Tae Kwon Do jouira d’un succès continu en tant que sport international. Sinon, cela ne pourra pas continuer.

TKDT : Qu’est ce que vous considérez comme étant la contribution la plus importante au Tae Kwon Do  moderne ?
W.K.LEE : je suis le fondateur du Tae Kwon Do moderne en Corée. Je suis heureux que le Tae Kwon Do ait contribué à réveiller la fierté de beaucoup de coréens qui étaient devenus étrangers à leur culture traditionnelle. Pendant l’occupation japonaise, beaucoup de coréens se sont identifiés aux japonais alors que les autres ont adhéré à la philosophie communiste. Nous avons contribué à la survie du Tae Kwon Do lors de l’occupation en s’entraînant en secret. J’espère pouvoir continuer à servir le Tae Kwon Do en prenant la parole lors de certaines occasions, ou de séminaires.

 Traduction Marie Bouillon pour Action Taekwondo Versailles
   Pour lire le texte original en anglais cliquez ici


 

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